Le classement DPE : comprendre les différentes classes énergétiques
Dans un contexte où la performance énergétique des bâtiments est devenue une préoccupation majeure, tant pour l'environnement que pour le budget des ménages, le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) s'impose comme un outil essentiel. Au cœur de ce dispositif se trouvent les classes énergétiques, une classification allant de A à G qui révèle l'efficacité d'un logement. Elles sont devenues un repère indispensable pour quiconque souhaite acheter, vendre ou louer un bien immobilier.
Comprendre ces classes énergétiques, c'est saisir les enjeux liés à la consommation d'énergie, aux émissions de gaz à effet de serre et, finalement, au confort de vie. Immo Diag vous détaille chaque aspect du classement énergétique du DPE, de sa signification à son mode de calcul, en passant par ses implications concrètes et les pistes d'amélioration pour optimiser la performance de votre habitation.
Qu'est-ce qu'une classe énergétique ?
Une classe énergétique, dans le contexte immobilier, est un indicateur visuel et synthétique de la performance globale d'un logement en matière de consommation d'énergie et d'impact environnemental. C'est en quelque sorte la "carte d'identité énergétique" du bien. Depuis le 1er janvier 2011, l'affichage de cette classe énergie est obligatoire sur toute annonce immobilière de vente ou de location, pour offrir une transparence accrue aux futurs occupants.
Ce système de notation, matérialisé par une échelle de lettres de A à G, est issu du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Il permet d'anticiper les dépenses énergétiques, principalement liées au chauffage, à la climatisation et à la production d'eau chaude sanitaire. Un logement affichant une classe énergie A est considéré comme très performant et économe, tandis qu'un bien classé G est une "passoire thermique", synonyme de fortes déperditions et de factures élevées.
Le DPE ne se contente pas d'attribuer une lettre énergétique; il fournit également des informations sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) du logement, avec une échelle similaire (l'étiquette climat). Depuis la réforme de juillet 2021, la note du DPE est déterminée par la moins bonne des deux performances : celle liée à la consommation d'énergie primaire ou celle liée aux émissions de CO₂. Cette double approche ancre le diagnostic dans une perspective environnementale plus forte. Initialement à titre informatif, le DPE est devenu pleinement opposable juridiquement depuis cette même date, engageant la responsabilité du propriétaire et du diagnostiqueur en cas d'informations erronées.
Comment est calculée la classe énergie d'un logement ?
Le calcul de la classe énergie d'un logement est une démarche complexe et réglementée, effectuée par un diagnostiqueur certifié. L'objectif est de fournir une évaluation objective et comparable de la performance énergétique, indépendamment des habitudes de consommation des occupants. Avant juillet 2021, il existait deux méthodes : l'une basée sur les factures réelles pour les logements anciens, l'autre sur les caractéristiques du bâti pour les plus récents. La réforme a introduit une uniformisation indispensable.
La méthode de calcul du DPE
Depuis le 1er juillet 2021, tous les DPE sont établis selon une méthode unique : la méthode 3CL (Calcul des Consommations Conventionnelles du Logement). Finie la méthode basée sur les factures, jugée imprécise et peu représentative de la performance intrinsèque du bâti. La 3CL est bien plus robuste et prend en compte une multitude de facteurs liés aux caractéristiques physiques du logement et de ses équipements.
Le diagnostiqueur examine en détail l'enveloppe du bâtiment : l'isolation des murs, des combles, des planchers, mais aussi la qualité des fenêtres et portes, les ponts thermiques. Il évalue également les systèmes de chauffage, de production d'eau chaude sanitaire, de climatisation et de ventilation. L'orientation du logement, sa zone géographique et même son altitude sont des paramètres intégrés au calcul. Un scénario d'occupation standardisé est appliqué (température intérieure, occupation quotidienne, consommation d'eau chaude par habitant) pour simuler une consommation annuelle d'énergie primaire en kWh/m²/an et les émissions de gaz à effet de serre en kg eq CO₂/m²/an.

Bon à savoir
Les logements de moins de 40 m² bénéficient depuis le 1er juillet 2024 de seuils de classes énergétiques ajustés, la méthode de calcul du DPE habituelle les défavorisant largement. Cette adaptation vise à mieux refléter leurs spécificités, notamment en termes de consommation d'eau chaude et de compacité, et a permis à environ 140 000 petites surfaces de sortir de la catégorie des passoires thermiques.
Les différentes classes énergétiques : de A à G
Le classement DPE se décline en sept catégories, allant de A à G, chacune associée à un code couleur pour une lecture facilitée. Ces lettres synthétisent la performance énergétique et climatique du logement, offrant un aperçu rapide de son efficacité. La classe énergie la plus performante est A, symbolisant une consommation minimale, tandis que la classe G désigne les logements les plus énergivores, communément appelés "passoires thermiques".
Voici une description détaillée de chaque classe énergétique, incluant les seuils de consommation d'énergie primaire (kWhEP/m²/an) et d'émissions de gaz à effet de serre (kg CO₂eq/m²/an) en vigueur depuis la réforme de juillet 2021. Pour atteindre une classe donnée, les deux critères doivent être respectés.
Classe A : performance énergétique optimale
La classe A représente l'excellence en matière de performance énergétique. Ces logements consomment moins de 70 kWhEP/m²/an et émettent moins de 6 kg CO₂eq/m²/an. Il s'agit généralement de constructions très récentes, conçues selon les normes les plus exigeantes comme la RE 2020 (Réglementation Environnementale 2020) et souvent labellisées Bâtiment Basse Consommation (BBC), voire BEPOS (Bâtiment à Énergie Positive).
Atteindre ce niveau requiert une isolation thermique irréprochable, une étanchéité à l'air poussée, des systèmes de chauffage et de production d'eau chaude sanitaire ultra-performants, et souvent l'intégration d'énergies renouvelables. Les occupants de ces biens bénéficient d'un confort optimal et de charges énergétiques annuelles très faibles, estimées à moins de 250 € pour 100 m².
Classe B : logements basse consommation
Les logements classés B sont également de très bons élèves. Leur consommation se situe entre 71 et 110 kWhEP/m²/an, avec des émissions de gaz à effet de serre entre 7 et 11 kg CO₂eq/m²/an. Ils correspondent souvent à des constructions récentes, conformes aux exigences de la RT 2012 (Réglementation Thermique 2012).
Ces biens offrent un excellent niveau d'efficacité thermique, avec une isolation renforcée et des équipements modernes. Ils sont synonymes de confort et d'économies substantielles sur les factures d'énergie, dont le coût annuel est estimé entre 251 et 500 € pour une surface de 100 m².
Classe C : une performance correcte
La classe C désigne des logements avec une performance énergétique correcte, mais pas encore optimisée. La consommation se situe entre 111 et 180 kWhEP/m²/an, et les émissions de GES entre 12 et 30 kg CO₂eq/m²/an. Ces biens représentent environ un quart du parc immobilier français, souvent des constructions assez récentes ou des logements ayant bénéficié de premières rénovations.
Les factures énergétiques annuelles pour ces logements sont estimées entre 501 et 750 € pour 100 m². Des améliorations, comme l'ajout d'isolation dans les combles ou le remplacement d'une chaudière ancienne par un modèle plus performant ou une pompe à chaleur, peuvent permettre d'atteindre une meilleure classe énergie.
Classe D : la moyenne du parc immobilier
La classe D est la plus répandue en France, concernant près d'un tiers des résidences principales. Elle correspond à une consommation d'énergie primaire entre 181 et 250 kWhEP/m²/an et des émissions entre 31 et 50 kg CO₂eq/m²/an. On y retrouve souvent des logements construits dans les années 1980 et 1990, qui ont parfois bénéficié de rénovations partielles.
Bien que n'étant pas considérés comme des passoires thermiques, ces logements présentent une performance "standard". Le coût énergétique annuel est estimé entre 751 et 1 150 € pour 100 m². Des travaux d'amélioration ciblés, comme l'isolation des combles ou des fenêtres, peuvent permettre de monter en gamme et de réaliser des économies significatives. C'est souvent l'objectif prioritaire pour les biens les moins performants.
Classe E : des performances énergétiques à améliorer
Les logements de la classe E affichent des performances énergétiques moyennes à faibles. Leur consommation se situe entre 251 et 330 kWhEP/m²/an et leurs émissions entre 51 et 70 kg CO₂eq/m²/an. Souvent construits avant 1975, ces biens sont à la limite des "passoires thermiques" et nécessitent des travaux pour améliorer leur confort et réduire leurs coûts.
Les factures annuelles peuvent atteindre entre 1 151 et 1 650 € pour 100 m². La loi Climat et Résilience prévoit d'ailleurs l'interdiction de location des logements classés E à partir de 2034, ce qui pousse les propriétaires à anticiper des rénovations. C'est une classe énergie qui exige une attention particulière.
Classes F et G : les passoires thermiques
Les classes F et G désignent les fameuses "passoires thermiques" ou "passoires énergétiques". Ce sont les logements les moins performants du parc immobilier français, caractérisés par une forte consommation d'énergie et d'importantes déperditions. Au 1er janvier 2023, près de 4,8 millions de résidences principales étaient classées F ou G, soit 15,7 % du parc.
La classe F correspond à une consommation entre 331 et 420 kWhEP/m²/an et des émissions entre 71 et 100 kg CO₂eq/m²/an.
La classe G, la plus énergivore, dépasse les 421 kWhEP/m²/an et les 101 kg CO₂eq/m²/an.
Les occupants de ces logements subissent des factures énergétiques très élevées, souvent entre 1 651 et 2 250 € pour la classe F, et plus de 2 250 € pour la classe G (pour 100 m²). Le manque de confort thermique est également patent, avec des pièces difficiles à chauffer en hiver et étouffantes en été. Ces logements sont la cible prioritaire des politiques publiques de rénovation énergétique.

Attention !
La loi Climat et Résilience impose un calendrier d'interdiction progressive de location pour ces passoires thermiques. Depuis le 1er janvier 2023, les logements consommant plus de 450 kWh d'énergie finale/m²/an sont interdits à la location. Cette mesure s'étendra aux logements classés G à partir de 2025, puis aux F en 2028, et enfin aux E en 2034. Pour les propriétaires bailleurs, l'inaction n'est plus une option sous peine de voir leur bien sortir du marché locatif, et les loyers de ces biens ne peuvent déjà plus être réévalués.
Les classes énergétiques en bref
Classe | Performance | Consommation énergétique par an | Émissions de CO2 par an |
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A | Excellence énergétique | < 70 kWhEP/m² | < 6 kg CO₂eq/m² |
B | Très bonne performance | 71 à 110 kWhEP/m² | 7 à 11 kg CO₂eq/m² |
C | Performance correcte, environ un quart du parc immobilier | 111 à 180 kWhEP/m² | 12 à 30 kg CO₂eq/m² |
D | Moyenne du parc immobilier, performance "standard" | 181 à 250 kWhEP/m² | 31 à 50 kg CO₂eq/m² |
E | Performances faibles | 251 à 330 kWhEP/m² | 51 à 70 kg CO₂eq/m² |
F | Passoire thermique | 331 à 420 kWhEP/m² | 71 à 100 kg CO₂eq/m² |
G | Passoire thermique la plus énergivore | > 421 kWhEP/m² | > 101 kg CO₂eq/m² |
kWhEP : kilowatt/heure d'énergie primaire. Contrairement au kWh électrique facturé, le kWhEP inclut l'énergie consommée lors de la production et du transport de l'électricité. Par convention, pour l'électricité, 1 kWh correspond à 2,58 kWhEP.
kg CO₂eq : kilogramme équivalent CO₂. C'est l'unité qui permet de mesurer l'impact de tous les gaz à effet de serre d'une manière standardisée, en les convertissant en une quantité équivalente de CO₂.
Quel est l'impact du classement énergétique ?
Le classement énergétique d'un logement, tel que révélé par le DPE, est bien plus qu'une simple étiquette ; il a des répercussions significatives sur de nombreux aspects, touchant à la fois le quotidien des occupants et la valeur du bien sur le marché immobilier. L'impact se fait sentir sur les charges énergétiques, le confort, la santé et, de plus en plus, sur les décisions d'achat et de vente.
Sur le plan financier, une mauvaise classe énergie se traduit directement par des factures d'énergie élevées. Un logement classé G peut coûter plusieurs milliers d'euros de chauffage par an, un fardeau considérable pour les ménages et un facteur de précarité énergétique. À l'inverse, un bien en classe A ou B promet des économies substantielles et un budget maîtrisé.

Bon à savoir
Au-delà du simple coût, la classe énergétique influence également le confort thermique. Une passoire thermique est souvent synonyme de courants d'air, de parois froides et d'une température intérieure difficile à maintenir, même en chauffant beaucoup. Cela peut même avoir des impacts sur la santé des occupants, favorisant les pathologies respiratoires ou articulaires.
Sur le marché immobilier, l'impact de la classe énergétique est devenu prépondérant. Les logements les mieux classés (A, B, C) bénéficient d'une "valeur verte", se vendant plus chers et plus rapidement. Une étude des Notaires de France confirme cette tendance : un bien en classe A ou B peut se vendre jusqu'à 17% plus cher qu'un équivalent en classe F ou G. Inversement, les passoires thermiques subissent une décote importante, allant jusqu'à 7% de moins-value pour les maisons classées E, F ou G.
Les nouvelles réglementations renforcent cette dynamique. L'interdiction progressive de location des logements énergivores (G dès 2025, F en 2028, E en 2034) met une pression considérable sur les propriétaires bailleurs. Pour vendre un bien mal classé, il faudra soit accepter une baisse de prix, soit s'engager dans des travaux de rénovation énergétique. En somme, la classe énergie est désormais un critère particulièrement déterminant dans la valorisation et la liquidité d'un bien immobilier.
Comment améliorer la classe énergie de son logement ?
Face aux enjeux économiques, écologiques et réglementaires, améliorer la classe énergie de son logement est devenu une priorité pour de nombreux propriétaires. Passer d'une classe F ou G à une classe D ou C, voire B, permet non seulement de réduire considérablement les factures d'énergie et d'améliorer le confort, mais aussi de valoriser le bien sur le marché immobilier et de se conformer aux futures obligations légales. La solution passe par des travaux de rénovation énergétique ciblés et, souvent, par l'activation d'aides financières.

Le bon conseil
Avant d'entreprendre des travaux, il est vivement recommandé de réaliser un audit énergétique. Plus approfondi qu'un DPE, cet audit identifie précisément les faiblesses du logement et propose des scénarios de travaux par ordre de priorité, avec des estimations de gains énergétiques et financiers. C'est la condition sine qua non pour optimiser l'efficacité de sa rénovation et s'assurer l'éligibilité à certaines aides.
Les travaux de rénovation énergétique
Pour gagner des classes énergétiques, il faut s'attaquer aux principales sources de déperditions et de gaspillage énergétique. Les actions les plus efficaces concernent généralement l'enveloppe du bâtiment et les systèmes de chauffage.
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L'isolation thermique : c'est la pierre angulaire de toute rénovation performante. L'isolation des combles (perdus ou aménagés) peut réduire les pertes de chaleur jusqu'à 30%. L'isolation des murs (par l'intérieur ou l'extérieur) est également cruciale, permettant jusqu'à 25% d'économies. N'oubliez pas l'isolation des planchers bas et le remplacement des fenêtres par du double, voire du triple vitrage pour limiter les fuites d'air et de chaleur. Une bonne étanchéité à l'air est essentielle.
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Le remplacement des systèmes de chauffage et de production d'eau chaude sanitaire : les vieilles chaudières fioul ou gaz sont souvent très énergivores. Il est conseillé de les remplacer par des équipements plus efficaces et moins polluants. Les pompes à chaleur (PAC) (air-eau, air-air, géothermiques) sont des solutions très performantes. Les chaudières biomasse (à granulés, à bûches) utilisent une énergie renouvelable et sont économiques. Les chauffe-eau thermodynamiques sont également une excellente option pour l'eau chaude.
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L'installation d'une ventilation mécanique contrôlée (VMC) : un bon renouvellement de l'air est indispensable pour la qualité de l'air intérieur et pour éviter l'humidité. Une VMC double flux est particulièrement efficace car elle récupère la chaleur de l'air extrait pour préchauffer l'air neuf, limitant ainsi les déperditions.
Cumuler ces actions, souvent en les intégrant dans une rénovation globale, est la stratégie la plus efficace pour faire bondir la note du DPE et atteindre des classes énergétiques élevées (A ou B).
Les aides financières disponibles
La rénovation énergétique représente un investissement, mais de nombreuses aides financières ont été mises en place par l'État pour soutenir les propriétaires dans cette démarche, facilitant ainsi l'amélioration des classes énergétiques de leurs logements.
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MaPrimeRénov' : cette aide de l'Anah (Agence nationale de l'habitat) est accessible à tous les propriétaires, qu'ils soient occupants ou bailleurs, sous conditions de revenus. Les montants varient en fonction des travaux réalisés et des revenus du ménage. Un bonus "sortie de passoire" est même prévu pour les logements quittant les classes F ou G. À noter qu'un DPE est obligatoire pour toute demande de MaPrimeRénov' Décarbonation depuis 2024.
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L'éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) : ce prêt sans intérêt permet de financer des travaux de rénovation énergétique jusqu'à 50 000 €, remboursable sur 20 ans. Il est cumulable avec MaPrimeRénov'.
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Les Certificats d'Économies d'Énergie (CEE) : ces primes sont versées par les fournisseurs d'énergie et les acteurs de la rénovation pour inciter aux travaux permettant de réaliser des économies d'énergie.
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La TVA à taux réduit : un taux de TVA à 5,5% est appliqué sur la fourniture et la pose d'équipements et matériaux éligibles aux travaux de rénovation énergétique.
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Le prêt Avance Rénovation (PAR) : il s'agit d'un prêt hypothécaire permettant de financer les travaux les plus coûteux, notamment pour les ménages modestes ou aux revenus irréguliers.
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Les aides locales : de nombreuses collectivités territoriales (régions, départements, communes) proposent également des subventions complémentaires pour la rénovation énergétique. Il est utile de se renseigner auprès des Espaces France Rénov' de votre secteur.
Ces dispositifs sont de puissants leviers pour engager des travaux, réduire les dépenses énergétiques, optimiser le confort de son logement et contribuer activement à la transition énergétique. Ne pas les utiliser, c'est se priver d'une opportunité d'améliorer significativement la performance de son habitation et sa classe énergétique.