Le diagnostic électricité (état de l'installation intérieure d'électricité)
Dans l'univers des transactions immobilières, qu'il s'agisse d'une vente ou d'une location, la sécurité des futurs occupants est une préoccupation majeure . Au cœur de cette démarche se trouve le diagnostic électricité, ou électrique, un document essentiel qui éclaire sur l'état de l'installation électrique d'un logement. Il ne s'agit pas d'une simple formalité administrative, mais bien d'une garantie primordiale pour la protection des personnes et des biens.
Chaque année, des milliers d'incidents, allant de l'électrisation grave à l'incendie domestique, trouvent leur origine dans des installations électriques vétustes ou défectueuses. Face à ce constat, la législation française a rendu obligatoire le diagnostic électricité pour les logements anciens afin de prévenir ces risques et d'assurer une transparence totale entre vendeur ou bailleur et l'acquéreur ou le locataire. Plongeons ensemble dans les arcanes de ce diagnostic fondamental.
Qu'est-ce que le diagnostic électricité ?
Le diagnostic électricité, également connu sous le nom d'état de l'installation intérieure d'électricité, est une évaluation technique qui vise à identifier les risques susceptibles de compromettre la sécurité des occupants d'un logement ou l'intégrité de leurs biens. Il porte exclusivement sur les parties privatives du logement et ses dépendances, excluant ainsi les parties communes des immeubles collectifs.
Cette expertise minutieuse se concentre sur l'ensemble de l'installation électrique en aval de l'appareil général de commande et de protection (le disjoncteur principal). Elle s'étend jusqu'aux bornes d'alimentation des équipements fixes et aux socles des prises de courant. Le diagnostic n'inclut pas les circuits internes des appareils électroménagers ou autres équipements mobiles, se limitant aux éléments fixes de l'installation.
L'objectif principal n'est pas de certifier la conformité de l'installation aux normes actuelles, comme la NF C 15-100 pour les installations neuves, mais de repérer les anomalies et les dangers existants. Le rapport de diagnostic mettra en lumière les défauts et les risques associés, permettant ainsi à l'acheteur ou au locataire d'être pleinement informé avant de s'engager.
Dans quels cas le diagnostic électricité est-il obligatoire ?
L'obligation de réaliser un diagnostic électricité dépend de la finalité de la transaction immobilière et de l'ancienneté de l'installation électrique. Cette mesure de sécurité est une pièce maîtresse du dossier de diagnostic technique (DDT), que ce soit pour une vente ou une location.
Il est impératif de savoir que ce diagnostic est requis dès lors que l'installation électrique intérieure du logement, qu'il s'agisse d'un appartement ou d'une maison individuelle, a été réalisée il y a plus de quinze ans. Cette règle s'applique également aux installations électriques présentes dans les dépendances de la maison.
Diagnostic électricité pour la vente
Depuis le 1er janvier 2009, le diagnostic électricité est devenu une exigence légale pour la vente de tout bien immobilier à usage d'habitation dont l'installation électrique a plus de 15 ans. Ce document doit être intégré au dossier de diagnostics techniques (DDT) et remis à l'acquéreur avant la signature de la promesse de vente ou, à défaut, de l'acte authentique. L'acheteur est ainsi informé de manière transparente sur l'état de l'installation électrique du bien qu'il s'apprête à acquérir.

Bon à savoir
Même si le diagnostic révèle des anomalies, le vendeur n'est pas contraint de réaliser les travaux de mise en sécurité. Cependant, ces informations peuvent bien sûr influencer la négociation du prix de vente.
Diagnostic électricité pour la location
L'obligation du diagnostic électricité s'est étendue aux contrats de location à partir de 2017 pour certains logements, puis à l'ensemble des logements dont l'installation a plus de 15 ans au 1er janvier 2018. Cette mesure, issue de la loi ALUR, vise à garantir un logement décent et sûr pour le locataire.
Le bailleur a l'obligation de fournir ce diagnostic, valable six ans, au futur locataire. Contrairement à la vente, si le diagnostic pour la location met en évidence des anomalies dangereuses, le bailleur est moralement et légalement tenu de les corriger afin de louer un logement ne présentant aucun risque pour l'occupant, respectant les critères de décence fixés par la loi (plus d'informations sur le service public).
Comment se déroule un diagnostic électricité ?
Le déroulement d'un diagnostic électricité est une procédure rigoureuse, menée par un professionnel certifié, qui suit une méthodologie précise afin d'évaluer l'état de l'installation électrique. L'intervention se fait sans déplacement majeur de meubles et sans destruction des isolants ou des câbles, le diagnostiqueur se concentrant uniquement sur les éléments visibles et accessibles situés en aval du disjoncteur, dont notamment les disjoncteurs, les tableaux électriques, les prises de courant, les interrupteurs, les circuits électriques et les câbles apparents.
Le spécialiste procède à une série de contrôles visuels approfondis, de mesures électriques et d'essais de fonctionnement. Il examine l'adéquation des équipements fixes aux caractéristiques du réseau et leur installation au regard des exigences de sécurité. L'objectif est d'identifier chaque point faible pouvant potentiellement générer un danger.
Le temps nécessaire pour réaliser ce diagnostic varie en fonction de la taille du logement et de la complexité de l'installation, allant d'environ 30 minutes pour un petit studio à plus de trois heures pour une grande maison. Au total, le diagnostiqueur examine au moins 87 points de contrôle, garantissant une analyse exhaustive.
Les points de contrôle du diagnostic
Durant le diagnostic électricité, plusieurs éléments clés de l'installation sont passés au crible pour s'assurer de la sécurité des occupants, divisés en 6 points de sécurité :
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L'appareil général de commande et de protection (AGCP) : Le diagnostiqueur vérifie sa présence, son accessibilité facile et sa capacité à couper l'alimentation électrique de l'ensemble du logement en cas d'urgence.
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Le dispositif différentiel de sensibilité appropriée : Il s'assure de la présence d'au moins un dispositif différentiel à l'origine de l'installation. Ce système est vital pour détecter les fuites de courant vers la terre et couper automatiquement l'alimentation, protégeant ainsi les personnes contre les risques d'électrocution.
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Les dispositifs de protection contre les surintensités : Chaque circuit doit être équipé d'un dispositif (disjoncteur ou fusible) adapté à la section des conducteurs, protégeant l'installation contre les courts-circuits et les surcharges susceptibles de provoquer des échauffements anormaux et des incendies.
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La liaison équipotentielle et l'installation électrique des pièces d'eau : Une attention particulière est portée aux locaux contenant une baignoire ou une douche. Le diagnostiqueur vérifie que la liaison équipotentielle est en place et que l'installation respecte les distances de sécurité minimales entre les points d'eau et les matériels électriques, réduisant ainsi les risques d'électrocution.
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Les matériels électriques inadaptés ou présentant des risques de contacts directs : Les fils dénudés, les prises endommagées, les interrupteurs vétustes ou tout équipement non conforme et dangereux sont scrupuleusement identifiés.
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Les conducteurs non protégés mécaniquement : À l'exception des points lumineux, les conducteurs doivent être protégés par des conduits, plinthes ou goulottes pour éviter tout contact direct et garantir leur intégrité mécanique.
Quelle est la durée de validité du diagnostic électricité ?
La durée de validité du diagnostic électricité diffère selon le type de transaction immobilière : vente ou location. Cette distinction est importante pour les propriétaires et les futurs occupants.
Pour la vente d'un bien immobilier, le diagnostic doit avoir été réalisé moins de trois ans avant la date de la signature de l'acte authentique. Si ce délai est dépassé, un nouveau diagnostic devra être effectué. Il est crucial de veiller à cette validité pour que le dossier de diagnostic technique soit complet et recevable.
Dans le cadre d'une location, la validité du diagnostic électricité est de six ans. Cette période plus longue offre une certaine flexibilité aux bailleurs. Il est également important de noter qu'une attestation de conformité du CONSUEL (Comité National pour la Sécurité des Usagers de l'Électricité) datant de moins de six ans peut remplacer le diagnostic pour la location, si des travaux significatifs ont été réalisés récemment.
Quel est le prix d'un diagnostic électricité ?
Le coût d'un diagnostic électricité n'est pas fixe et varie en fonction de plusieurs critères. Les tarifs sont librement établis par les diagnostiqueurs, mais des fourchettes de prix peuvent donner une indication claire aux propriétaires, qu'il s'agisse d'une vente ou d'une location.
Plusieurs facteurs influencent le prix. La surface habitable du logement est le critère le plus déterminant : un studio sera évidemment moins cher à diagnostiquer qu'une maison de cinq pièces. Le nombre d'équipements électriques et l'ancienneté de l'installation peuvent également jouer un rôle. En moyenne, le coût varie entre 80 € et 180 € : comptez généralement entre 65 € pour un studio et 190 € pour une maison plus grande.
La localisation géographique du bien a aussi un impact non négligeable. Les prix pratiqués peuvent être plus élevés dans les grandes agglomérations comme Paris comparé aux zones rurales. Enfin, la politique tarifaire du diagnostiqueur, son expertise et les services additionnels proposés peuvent faire varier la note.

Le bon conseil
Pour optimiser le coût, il est souvent judicieux de grouper plusieurs diagnostics immobiliers obligatoires (DPE, gaz, amiante, etc.) auprès du même professionnel. De nombreux diagnostiqueurs proposent des forfaits avantageux pour un dossier de diagnostic technique complet, ce qui peut réduire considérablement le coût global de toutes les expertises requises pour une vente ou une location. Demander plusieurs devis et comparer les prestations est toujours une démarche recommandée.
Qui peut réaliser un diagnostic électricité ?
Le diagnostic électricité est une expertise technique qui ne peut pas être réalisée par n'importe qui. Pour garantir la fiabilité et l'impartialité du rapport, la loi exige qu'il soit effectué par un professionnel strictement encadré et certifié. Cette certification est délivrée par un organisme accrédité par le COFRAC (Comité Français d'Accréditation), gage de compétence et de rigueur.
Outre la certification, le diagnostiqueur doit impérativement avoir souscrit une assurance de responsabilité civile professionnelle. Cette assurance couvre les conséquences d'une éventuelle faute ou erreur commise lors de son intervention, protégeant ainsi le propriétaire et les futurs occupants. L'indépendance du diagnostiqueur est également essentielle : il ne doit avoir aucun lien, direct ou indirect, avec le vendeur, l'acheteur, le bailleur ou le locataire, pour préserver son impartialité.
Il est possible de trouver un diagnostiqueur certifié en consultant des annuaires en ligne ou en se renseignant auprès d'organismes professionnels. Choisir un professionnel qualifié et assuré est nécessaire pour s'assurer que le diagnostic électricité sera effectué dans les règles de l'art, que ce soit pour une vente ou une location.
Les risques et sanctions en l'absence de diagnostic
Ne pas fournir un diagnostic électricité valide lors d'une vente ou d'une location, ou y inclure de fausses informations, expose le propriétaire à des risques juridiques et financiers non négligeables. La loi est claire et vise à protéger les futurs occupants de tout danger lié à une installation électrique défaillante.
En cas de vente, si le diagnostic n'est pas transmis ou s'il est avéré que des informations mensongères ont été données, la responsabilité du vendeur peut être engagée pour vices cachés. L'acquéreur est en droit de saisir le tribunal judiciaire pour demander l'annulation de la vente, une diminution du prix du bien, ou des dommages et intérêts. De plus, le fait de faire appel à un diagnostiqueur non certifié peut entraîner une amende de 1 500 €, portée à 3 000 € en cas de récidive.
Pour la location, des sanctions similaires s'appliquent. Si le bailleur ne transmet pas volontairement le diagnostic électricité ou fournit des informations erronées, sa responsabilité est engagée. Le locataire peut alors demander des dommages et intérêts ou une révision du loyer. Le bailleur est également passible d'une amende en cas de recours à un diagnostiqueur non certifié, comme pour une vente. Il est essentiel de rappeler que le bailleur doit garantir un logement décent et sûr, ce qui implique de corriger toute anomalie dangereuse identifiée par le diagnostic.